De nombreux investisseurs, institutionnels ou particuliers, scrutent attentivement les mouvements financiers de Buffett. Pourtant, il est bien connu que suivre simplement les pas de ce titan de l'investissement ne suffit pas pour amasser une fortune équivalente.
Berkshire Hathaway, à la fois conglomérat et société d'investissement, est cotée à la bourse de New York. Comme dans toute entreprise, les émotions jouent un rôle crucial, plus particulièrement sur les marchés financiers. En effet, ceux-ci sont fortement influencés par les émotions collectives, les jeunes investisseurs étant particulièrement sensibles et manipulables face aux annonces médiatiques, à l'actualité et à la géopolitique.
C'est donc avec une certaine surprise que l'on a récemment constaté que Berkshire Hathaway a vendu ses actions de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), la société de semi-conducteurs la plus précieuse au monde. Buffett a exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes quant à l'avenir de Taïwan, l'île démocratique autonome où est basée TSMC. "Je n'aime pas son emplacement, et j'ai réévalué cela," a déclaré le milliardaire. "Je me sens mieux avec le capital que nous avons déployé au Japon qu'à Taïwan."
En dépit des menaces géopolitiques persistantes, notamment l'agitation régionale exacerbée par le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, Berkshire Hathaway a choisi d'investir massivement au Japon. Cela peut sembler surprenant, étant donné l'âge moyen élevé de la population qui va prochainement atteindre les cinquante ans et la difficulté pour la bourse de Tokyo de se relever de son krach boursier d’août 1992.
Néanmoins, le talent de Buffett réside précisément dans cette capacité à jouer avec les émotions des investisseurs, sans oublier que sa stratégie pourrait être renforcée par les suiveurs qui achètent des titres japonais, faisant ainsi l'affaire de Berkshire Hathaway.
Il est clair que malgré les défis, l'homme aux commandes de Berkshire Hathaway continue de manipuler avec audace l'échiquier financier global.